L’athlétisme tunisien est sur le déclin. Quel remède pour que ce noble sport renaisse de ses cendres dans nos contrées?
Le sport olympique numéro 1 est pratiqué chez nous depuis des lustres. Plusieurs athlètes se sont illustrés depuis 1914 en réalisant de belles performances et en remportant des titres nationaux et nord-africains, tout en battant des records lors des compétitions organisées à l’étranger, notamment en France. L’un de ces illustres champions nous a quittés il ya deux semaines. Il s’agit de Abdelhaye Ben Tahar, parti à l’âge de 99 ans. Sociétaire de l’équipe de l’Orientale, Feu Ben Tahar était un bon spécialiste de saut.
Dès 1942 il commença à faire parler de lui en battant le record national du triple saut avec un bond de 13 m 34 au cours d’un meeting à Lyon. Confirmant ses prédispositions, feu Ben Tahar avait amélioré son record national au triple saut en réalisant 14m 2cm, puis 14m 17cm, et ensuite 14m 28cm le 26 juin 1949 à Paris. En outre, feu Abdelhaye Ben Tahar était champion de Tunisie en saut en hauteur avec un record national de l’ordre de 1m 75 cm et champion nord-africain au saut en longueur avec un bond de l’ordre de 6 m 58 cm. Parallèlement à la pratique de l’athlétisme durant environ une douzaine d’années de 1942 à 1954, Feu Abdelhaye Ben Tahar avait réussi dans ses études. Il fut un diplomate chevronné. Paix à son âme.
L’endurance de Ben Saâd
Aoun Ben Said était, quant à lui, le meilleur athlète tunisien en 1914. Spécialiste des longues distances , il avait couvert le 5.000 m en 17 minutes 4 secondes. Puis dès 1926, la nouvelle vague arriva.
En sprint, on cite Ismail Bahri, premier recordman de Tunisie du 400m plat, Youssef Guellaty, champion de France Universitaire au 100 m et au 200m, Mekki Bouhajba, champion nord africain au 400m, Mongi Soussi, champion de Tunisie au 110m haie et au 400m haie, ainsi que Ahmed Aouadi, champion de Tunisie au 200m et au 400 en 1960. Dans les longues distances , nombreux étaient les athlètes tunisiens qui avaient dominé le championnat national, le championnat de France militaire et universitaire et le championnat du monde militaire. On cite notamment Salem Ben Touhami, Amor Ben Saâd, Ahmed Laâbidi ( champion du monde militaire au 5000m et au 10000m ), Maamer El Ouerghi, Abelmalek Aouni. Ahmed Belaid, Amor Mannai, Mohamed Chérif El Gharbi, Abdessalem Ben Fredj et Zlassi Naoui qui avait couvert en 1960 les 50 km marche en 4 heures 30 secondes et 38 centièmes. Volet concours, Feu Brahim Karabi avait remporté en 1957 une médaille de bronze aux Jeux Panarabes de Beyrouth, au triple saut, et avait terminé 6e au saut en longueur. En 1962, Ahmed Aouadi s’est mis en évidence en pulvérisant le record national du saut en longueur avec un bond de 6m88, et ce, lors d’une compétition au Caire.
Naissance d’une icône
En 1964 , une icône est née. Il s’agit du champion olympique Mohamed Gammoudi, suivi d’autres athlètes d’un niveau élevé dont particulièrement Abdelkader Zaddem, Mansour Guettaya, Fathi Baccouche, Ali Hakimi, Mohamed Alouini, Feu Abdallah Rouine, Hassen Bargaoui, Hammouda Fray, Feu Mohamed Belkhodja, Ali Memmi, Kaouther Akremi, Fathia Jerbi, Sarra Touibi, Rachida Oueslati, les soeurs Dérouiche, la championne olympique Habiba Ghéribi et beaucoup d’autres. Actuellement, seul un athlète ayant réalisé les minimas de participation aux JO de Tokyo 2021, à savoir Abdessalem Layouni au 800m, est à signaler. Pourquoi ce flagrant déclin ? Quel remède pour que notre athlétisme renaisse de ses cendres ?